Épandre ses couverts par drone

Ovalie Innovation a récemment acquis deux drones gros porteurs RDM AG, mis au point par la société Reflet du monde, et a commencé à commercialiser, l’été dernier, des prestations d’épandage de trichogrammes et de graines de couverts végétaux sur maïs. Ces machines de grande taille sont capables d’embarquer 10 kg de graines ou de trichogrammes ou 10 l de produit liquide. Elles mesurent 2 m de diamètre et pèsent 25 kg au décollage (10 kg pour la machine, 10 kg pour le produit transporté et 5 kg pour les batteries), soit la plus importante masse totale autorisée pour un drone en France. « Il s’agit du plus gros porteur français pour l’agriculture, souligne Stéphane Ballas, chargé de projets chez Ovalie Innovation. En deux mois, nous avons épandu plus de 200 ha de trichogrammes et 55 ha de semences de couverts végétaux, avec le même drone. »

Si l’épandage des trichogrammes contre la pyrale du maïs est devenu une pratique plutôt courante, celui de semences de couverts est nouveau. Cette prestation, qui a lieu en août, s’effectue sur maïs irrigué, avant le dernier ou l’avant-dernier tour d’irrigation, afin que l’eau colle les graines au sol pour une meilleure germination. Cet apport permet aussi de faire tomber celles qui seraient restées coincées dans les cornets formés par les feuilles sur les tiges de maïs.

Éviter le travail du sol

Le drone vole à 5 m au-dessus de la végétation et sème à la volée sur 6 m de large. Il épand 8 kg de graines par hectare à une vitesse de 3 à 4 m/s. Son conteneur étant chargé de 10 kg de graines, un plein permet de couvrir 1,25 ha en 12 à 15 min. Entre deux vols, le temps de chargement du module ne dure que 1 à 2 min. Les couverts semés sont majoritairement des mélanges de trèfles (violet, blanc, souterrain…), avec parfois de la phacélie et de la luzerne. Le fait de semer les couverts avant la récolte du maïs évite d’avoir à le faire à l’automne, lorsque les sols sont gorgés d’eau et qu’on ne peut plus entrer dans les champs avec le tracteur. La terre est ainsi nourrie et protégée de l’érosion jusqu’aux semis de printemps. Ce service, mis à la disposition des adhérents de Maïsadour et Vivadour, est facturé environ 20 €/ha, auxquels il faut ajouter le prix du produit à épandre.

Florence Jacquemoud